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Master I |
Master I
Parcours de formation pour le Master I d’Anthropologie du quotidien et des pratiques culturelles (60 CREDITS, au cours du Semestre 7 et du Semestre 8 ou Année universitaire 2012-2013)
Anthropologie Générale………………………………………………………………...pour 10 Credits ECTS (Semestre 7)
- Cet enseignement situera l’anthropologie à travers ses différents domaines de recherche, ses démarches méthodologiques, ses ambitions et perspectives scientifiques et ce, au regard des autres disciplines qui lui sont proches, comme la sociologie par exemple. L’anthropologie, pour quoi dire ? L’anthropologie pour quoi faire ? Ce cours sera pour l’étudiant l’occasion de se familiariser avec des concepts clés en anthropologie comme, la « structure sociale », le « lignage », le « statut social », la « médiation sociale », la « régulation sociale », la « représentation symbolique »,… . Il doit lui permettre d’avoir les outils intellectuels nécessaires pour suivre, au niveau du Master II (Semestres 9 et 10), les débats d’idée qui focalisent l’attention des anthropologiques d’aujourd’hui, tout en appréciant par la même occasion leur pertinence et leur portée.
- Ce module d’enseignement comportera des supports pédagogiques faisant appel à un enseignant en dehors de Madagascar et au numérique (texte gravé sur CD/Room, cours en ligne). Des séances de regroupement seront organisées avec des tuteurs locaux, pour un accompagnement soutenu des étudiants dans leur démarche d’autodidaxie et de cheminement personnel.
- L’évaluation se fera sous forme de « Dossier » (les modalités d’élaboration seront définies ultérieurement) que l’étudiant doit rendre à la fin du premier semestre.
Quelques ouvrages de référence : Jean POIRIER (sous la direction de) , Anthropologie Générale, Paris, Gallimard, 1968 ; Claude L EVI-STRAUSS, Anthropologie structurale, Paris, Plon, 1958 ; Marshall SHALINS, Au cœur des sociétés : raison utilitaire et raison culturelle, Paris, Gallimard, 1980 ; Marcel MAUSS, Manuel d’ethnographie, Paris, Payot, 1967; Marcel MAUSS, Sociologie et anthropologie, Paris, 1950( ouvrages gratuitement télédéchargeables, en tapant http://classiques.uqac.ca/classiques/mauss_marcel/mauss_marcel.html ) ; Lucien LEVY-BRUHL, La mentalité primitive, Paris PUF, 1960 (ouvrage disponible, en tapant : http://classiques.uqac.ca/classiques/levy_bruhl/mentalite_primitive/mentalite.html ) ; Alfred Reginald RADCLIFFE-BROWN, Structures et fonctions dans les sociétés primitives, Paris, Minuit, 1968 ; Georges GUILLE-ESURIET, L’anthropologie, à quoi bon ? , Paris, L’Harmattan, 1996 ; Gérard ALTHABE, Monique SELIM, Démarches anthropologiques au présent, Paris, L’Harmattan, 1998 ; Christian GHASARIAN, (sous la direction de), De l’ethnographie à l’anthropologie réflexive. Nouveaux terrains, nouveaux enjeux, Paris, Armand Colin, 2002 ; AFFERGAN (Francis), Les figures de l’humain. Les représentations de l’anthropologie, Paris, Editions des Hautes Etudes en Sciences Sociales, 2003.
Histoire de l’anthropologie……………………………………………………………..pour 10 Credits ECTS (Semestre 7)
- Quels sont les « temps forts » qui ont jalonné l’histoire de cette discipline et quels regards critiques devons nous porter sur les différents courants de pensée qui l’ont traversée (l’évolutionnisme, le culturalisme, le fonctionnalisme, le structuralisme, l’ethnométhodologie,…) ? De l’ethnographie à l’ethnologie : pour quels cheminements ? Si au départ, l’anthropologie s’était donnée comme mission de retracer l’évolution sociale et culturelle de l’humanité, en privilégiant l’observation directe et participante faite sur une « société lointaine » (le primitif, le sauvage, le barbare, l’autre,…) par un individu qui lui est étrangère (le civilisé, le moderne, le savant, l’occidental,…), force est de constater qu’au fil des années l’anthropologie se trouve confrontée à de nouveaux défis du monde moderne (la décolonisation, la globalisation de l’économie, l’environnement, l’immigration, la quête identitaire, les violences urbaines,…). Pour quelle histoire de l’anthropologie : est-ce pour une « histoire historisante et passéiste» ou plutôt pour une « histoire réflexive et prospective » de la discipline ? Quels regards sur l’anthropologie ?
- Ce module d’enseignement comportera des supports pédagogiques faisant appel en un enseignant en dehors de Madagascar et au numérique (texte gravé sur CD/Room, cours en ligne). Des séances de regroupement seront organisées avec des tuteurs pour un accompagnement soutenu des étudiants dans leur démarche d’autodidaxie et de cheminement personnel.
- L’évaluation se fera sous forme de « Dossier » (les modalités d’élaboration seront définies ultérieurement) que l’étudiant doit rendre à la fin du Semestre 7.
Quelques ouvrages de référence : Bronislaw MALINOWSKI, Les Argonautes du Pacifique occidental, Paris, Gallimard, 1922 (ouvrage gratuitement télédéchargeable au http://classiques.uqac.ca/...argonautes/les_ argonautes.htlm) ; Margaret MEAD, Mœurs et sexualité en Océanie, Paris, Plon, 1927 ; Claude L EVI-STRAUSS, Anthropologie structurale, Paris, Plon, 1958 ; La pensée sauvage, Paris, Plon, 1962 Alfred RADCLIFFE- BROWN, Structure et fonction dans la société primitive, Paris, Minuit, 1969 ; Edmund Ronald LEACH, Critique de l’anthropologie, Paris, 1968 ; Marcel MAUSS, Sociologie et anthropologie, Paris, PUF,1968 ; (ouvrage en plusieurs parties, toutes gratuitement télédéchargeables, en tapant : http://classiques.uqac/classiques/mauss_marcel/mauss_marcel.html#anchor-47857 ou le : http://classiques.uqac/classiques/mauss_marcel/mauss_marcel.html ) ; Edward Evan EVANS- PRITCHARD, Anthropologie sociale, Paris, 1969 ; La religion primitive à travers les théories des anthropologues, Paris, Payot, 1971 ; La femme dans les sociétés primitives et autres essais d’anthropologie sociale, Paris, 1971 (ces trois ouvrages sont gratuitement télédéchargeables au http://classiques.uqac.ca/envans_pritchard/evans_pritchard.html ) ; Jean COPANS, Anthropologie et impérialisme, Maspero, 1975 ; Marc ABELES, Anthropologie et marxisme, Paris, PUF, 1976 ; Gérald GAILLARD, Répertoire de l’anthropologie française (1950-1970), Ed. du CNRS, 1990 ; James-George FRAZER, Le rameau d’or, Paris, Laffont, 1993 ; Roger BASTIDE, Anthropologie appliquée, Paris Stock, 1991 ; Jean François BARE (sous la direction de), Les application de l’anthropologie. Un essai de réflexion collective depuis la France, Paris, Karthala, 1995 ; Philippe DESCOLA, Les idées de l’anthropologie, Paris, Armand Colin, 1998 ; Philippe DESCOLA, Par-delà nature et culture, Paris, Gallimard, 2005.
Terrain anthropologique: méthodes et enjeux …………………………………...pour 10 Credits ECTS (Semestre 7)
- Cet enseignement s’efforcera de montrer jusqu’à quel point le terrain est incontournable en anthropologie sociale car, ici, ce sont précisément les données de terrain qui permettent de valider ou d’invalider les différentes hypothèses de recherche. Quelles postures l’anthropologue se doit-il d’avoir au regard de son terrain de recherche ? Face à ce terrain de recherche, ne se sent-t-il pas tiraillé entre ce sentiment de pouvoir tout saisir et tout comprendre des moindres plis et replis de l’espace social étudié et cet autre sentiment de passer à côté de l’essentiel face à un certain silence de cet espace qui ne veut jamais tout révéler et qui va même jusqu’à pousser le malin plaisir à démentir tout qu’il a cru comprendre, jusqu’ici, de cet espace ? Mais alors, sous prétexte de cette « altérité du terrain », l’anthropologue doit-il se satisfaire d’une lecture littérale, dans cette posture journalistique de celui qui se contenterait de rapporter seulement les faits bruts relevant de la quotidienneté (le corps, la sexualité, la parenté, la course à la différence et la sociabilité, les manières de table,…) ? Quelles sont les ficelles du métier propre à l’anthropologue et qui lui permettent de trouver, en toute circonstance, ce difficile équilibre entre certitude théorique et incertitude de terrain ? En anthropologie, comment s’inscrire dans une démarche d’investigation réflexive, dans un décentrement de soi à soi, conjuguant émotion et distanciation, observation et participation? Comment relier les constructions théoriques élaborées par les différents courants anthropologiques du monde occidental (fonctionnalisme, structuralisme, symbolisme,…) aux processus mentaux réellement mis en œuvre par les sociétés indigènes ? Avec la mondialisation, y a-t-il maintenant un sens à parler d’ « anthropologie indigène » ?
- Ce module d’enseignement comportera des supports pédagogiques faisant appel au maillage des compétences et au numérique (texte gravé sur CD/Room, cours en ligne). Des séances de regroupement seront organisées avec des tuteurs pour un accompagnement soutenu des étudiants dans leur démarche d’autodidaxie et de cheminement personnel.
- L’évaluation se fera sous forme d’un « Dossier de terrain » (étude monographique d’une trentaine de page), à l’issue d’un mois de terrain. Ce module d’enseignement est couplé avec un autre module « Travaux de terrain et collecte des données » du « Semestre 8 ».
Quelques ouvrages de référence : BOUQUIAUX, THOMAS, Enquêtes et description des langues à tradition orale, Paris, SELAF, 1973 ; Rudolf ARNHEIM, La pensée visuelle, Paris, Flammarion, 1976 ; Robert CRESSWELL, Maurice GODELIER, Outils d’enquêtes et d’analyses anthropologiques, Paris, Maspero, 1977 ; Gérard LECLER, L’observation de l’homme, Paris, Seuil, 1977 ; Claude LEVI-STRAUSS , Le regard éloigné, Paris, Plon, 1983 ; Jean Michel ADAM, Marie-Jeanne BOREL, Claude CALAME, Mondher KILANI, Le discours anthropologique. Description, narration, savoir, Lausanne, Payot, 1995 ; François LAPLANTINE, La description ethnologique, Paris, Nathan 1996 ; CAHIERS ETHNOLOGIQUES, L’Ethnologie indigène, Presses Universitaires de Bordeaux, N° 18, 1996 ; PIETTE, Ethnographie de l’action. L’observation de détails, Paris, Métailié, 1996 ; Paul OTTINO, Les champs de l’ancestralité à Madagascar. Parenté, alliance, patrimoine, Paris, Karthala, 1998 ; Emmanuel FAUROUX, Comprendre une société rurale. Une méthode d’enquête appliquée à l’Ouest malgache, Paris, L’Harmattan, 2003 ; Enquête : les terrains de l’enquête (Revue électronique, en tapant : http://enquete.revues.org/sommaire257.html, mise en ligne le 01 Février 2007).
La divination au quotidien : le sikidy et ses formes symboliques……………pour 10 Credits ECTS (Semestre 8)
- A Madagascar, en milieu rural comme en milieu urbain, avec les turpitudes d’un quotidien incertain sur fond de crises politiques, économiques et sociales récurrentes, le « mpisikidy », « ombiasy » « mpanandro », (devin- guérisseur) fait maintenant partie du « paysage social ». Car dans l’imaginaire collectif, grâce aux savoirs que leur confère donc l’art divinatoire par les graines du sikidy, ils arrivent à se glisser dans l’interstice du visible et de l’invisible, du conscient et de l’inconscient, du proche et du lointain. L’art divinatoire par le sikidy ne relève-t-il que du charlatanisme et de la magie, comme certains semblent vouloir le dire ou s’inscrit-il, à l’inverse, dans une démarche affirmée de cette universalité de la pensée rationnelle déjà soutenue par Claude LEVI-STRAUSS dans La Pensée sauvage, il y a presque cinquante ans de cela ? Mais plutôt que d’avoir cette vison binaire et si tranchée du genre, rationnel/empirique, certitude /croyance ou encore, réel/ symbolique, ne faut-il pas avoir, à la lumière des différentes figures symboliques du sikidy, un regard nuancé des choses, fait de décloisonnement, d’articulation et de complémentarité ? Ici, les pratiques magiques et l’art divinatoires du « maître du sikidy » semblent aller de pair avec les démarches méthodiques d’un chercheur scientifique qui (à partir d’hypothèses hardies, d’observations soutenues, d’essais inlassablement repris) espère découvrir telle ou telle configuration inhabituelle dans l’art combinatoire du sikidy appelée « inton-tsikidy », « tökan-tsikidy », « fohatse ». L’on se demande si le « maître du sikidy » qui consacre des heures et des heures et des années durant à réaliser ces configurations particulières du sikidy ne procède pas, lui aussi, par raisonnements hypothético-déductifs en s’appuyant également sur des calculs combinatoires assez compliqués. Dans ce sens, ne peut-on pas parler ici de « mathématiques sans écriture » ? Les techniques du sikidy à Madagascar ne participe-t-il pas, bien au-delà de sa dimension thérapeutique et magique, à ce nouveau champ de recherche en anthropologie sociale qu’est l’ « ethnomathématique » ?
- Ce module d’enseignement comportera des supports pédagogiques faisant appel au maillage des compétences et au numérique (texte gravé sur CD/Room, cours en ligne). Des séances de regroupement seront organisées avec des tuteurs pour un accompagnement soutenu des étudiants dans leur démarche d’autodidaxie et de cheminement personnel.
- L’évaluation se fera sous forme de « Dossier » (les modalités d’élaboration seront définies ultérieurement) que l’étudiant doit rendre à la fin du Semestre 8.
Quelques ouvrages de référence : Claude LEVI-STRAUSS, La pensée sauvage, Paris, Plon, 1962 ; Raymond DEACARY, La divination malgache par le sikidy, Librairie orientaliste Paul Geuthner, 1970 ;Edward Evan EVANS- PRITCHARD, Sorcellerie ,oracles et magie chez les Azendé, Paris, Gallimard, 1972 ( Cet ouvrage est gratuitement télédéchargeable en tapant : http://classiques.uqac.ca/envans_pritchard/evans_pritchard.html);Jean François RABEDIMY, Pratique de divination à Madagascar. Technique du sikidy en pays sakalava-menabe, Paris, ORSTOM, 1976 ; Paulus GERDES, Une tradition géométrique en Afrique : le dessin sur le sable, L’Harmattan, Paris, 1995 ; Van SPERBER, La contagion des idées, Paris, Odile Jacob, 1996 ; Robert JAULIN, La géomancie. Analyse formelle, Paris, Mouton, 1966 ; Fréderic ANONA, « Aspects mathématiques du sikidy », Université d’Antananarivo, Département de mathématique et informatique, 2001 ; Marc CHEMILLIER, Les mathématique naturelles, Odile Jacob, 2007.
Travaux de terrain et collecte des données………………………………………..pour 20 Credits ECTS (Semestre 8)
- L’objectif est d’accompagner l’étudiant dan ses premiers pas de terrain. Comment apprendre à regarder pour voir, comment apprendre à écouter pour entendre ? Car le regard et l’ouïe sont essentiels dans toute démarche anthropologique. L’anthropologue doit avoir sur le groupe qu’il étudie, non seulement un regard bienveillant et complice qui s’attachera plus particulièrement à la contextualité des faits, mais également une oreille tout à fait attentive pour savoir écouter et bien comprendre le « dit » et le « non dit » dans ce groupe. Il faut qu’il entende tout ce qui s’y dit et voie tout ce qui s’y fait ! Dans l’immersion au cœur du terrain anthropologique, se déploie toute une pédagogie du regard et de l’ouïe. Ni sourd, ni aveugle (et encore moins les deux à la fois), le chercheur en anthropologie doit être constamment en pleine possession des ses moyens intellectuels et physiques, en plus d’une solide culture générale, pour rendre explicite l’implicite, pour rendre audible l’inaudible. Il y a cette « myopie du familier », obligeant ainsi l’anthropologue à faire preuve de vivacité d’esprit s’il ne veut pas être enfermé dans les ornières de ce familier, surtout s’il travaille sur son groupe ethnique, sur son milieu professionnel.
- Cette immersion dans son terrain de recherche sera d’un mois.
- L’évaluation se fera sous forme d’un « Dossier de terrain », une étude monographique d’une trentaine de page, à l’issue de ce mois de terrain. Ce module d’enseignement est couplé avec un autre module « Terrain anthropologique: méthodes et enjeux » du « Semestre 7 ».
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